KEF Blade : quand l’ingénierie efface l’objet pour ne laisser que la musique
Pourquoi les enceintes acoustiques KEF Blade fascine les audiophiles!
Il y a des enceintes qu’on écoute, et d’autres qu’on contemple. La KEF Blade appartient aux deux catégories à la fois. Elle attire l'œil avec sa belle silhouette. Ensuite, elle capte l'oreille avec un son qui défie la logique. Dans un salon, elle crée un paradoxe que tous les mélomanes désirent. Elle a la taille d'une grande colonne, mais la précision d'une source précise. C’est le cœur de la philosophie Blade.
Les enceintes acoustiques KEF Blade utilise un seul haut-parleur. Au lieu d'avoir plusieurs haut-parleurs, elle fait en sorte que tout le son semble venir d'un seul point. Cette idée, appelée Source Apparente Unique, utilise un haut-parleur coaxial Uni-Q au centre. Il est entouré de woofers montés en force opposée à l'intérieur du coffret. Selon KEF, quand la source est unique, la scène musicale est plus stable et les timbres se mélangent plus naturellement. La musique devient plus fluide et on oublie l’outil.
Au quotidien, cela change des soirées. Vous lancez un album. Vous vous asseyez sur le canapé. La voix du chanteur apparaît « là ». Elle est claire et s’ouvre de chaque côté. Il n'y a pas de trous ni d'étagement artificiel. Les instruments se positionnent sans effort mental. Vous n’êtes pas en train d’écouter « une enceinte », mais de vous laisser porter par une image crédible, lisible et ample. Pour un public souvent partagé entre passion pour la musique et contraintes à la maison, la Blade fait une promesse rare. Elle permet de vivre une vraie haute-fidélité dans un salon, sans en faire un laboratoire.
La logique « Single Apparent Source » : faire parler l’enceinte d’un seul point
La plupart des colonnes traditionnelles séparent les registres en empilant les transducteurs sur la hauteur. Le grave vient d'un endroit, le médium d'un autre, et l'aigu d'un troisième. Ensuite, l'ingénierie essaie de retarder, filtrer et égaliser. Cela permet de créer une cohérence dans le temps et l'espace à la position d'écoute. KEF prend la difficulté à l’envers. Le cœur de la Blade est un Uni-Q dernier cri qui concentre le médium et l’aigu dans un même moteur. Le tweeter est installé au centre d’un cône médium, de sorte que les deux haut-parleurs rayonnent depuis le même axe géométrique. La scène ne se morcelle plus à l’horizontale. Elle n’a pas besoin d’être recollée par la magie des filtres. Elle existe.
Les woofers, eux, sont répartis par paires symétriques de part et d’autre du coffret, sur les flancs, et montés en opposition mécanique. Lorsque l’un s’avance, l’autre recule, ce qui annule la force de réaction transmise au coffret. Les vibrations indésirables disparaissent. Le son grave reste clair. Surtout, l'axe acoustique du grave se recentre au niveau de l'Uni-Q. Le message complet, du grave à l’aigu, émane d’une même zone apparente. Résultat perceptif : une image sonore qui se verrouille, un centre stable qui ne « flotte » pas quand on se décale, des plans sonores nets qui tiennent même à bas volume où l’oreille est plus exigeante.
Uni-Q de dernière génération : le médium qui respire, l’aigu qui file sans dureté
L’Uni-Q est la signature technologique de KEF, et la Blade en reçoit la version la plus évoluée. Le tweeter à dôme (aluminium/magnésium) fonctionne à l’intérieur du cône médium. Il utilise une onde guidée et des éléments d’optimisation. Ces éléments ont deux objectifs simples : rendre les attaques nettes et éliminer les aspérités qui fatiguent l’oreille. Un guide d’onde façon « tangerine » sur le tweeter homogénéise la dispersion et combat les compressions d’air devant le dôme. Le cône médium et la forme de la suspension sont conçus pour améliorer la clarté. Cela concerne la zone critique de 1 à 4 kHz. C'est ici que l'on trouve la clarté des voix et le mordant des instruments acoustiques. Une discipline précise de la dispersion hors axe s’ajoute au tableau. La Blade ne surcharge pas l’axe central. Elle ne s’effondre pas quand on bouge. Elle diffuse de manière régulière dans la zone d’écoute. Cela crée une scène crédible à plusieurs endroits, ce qui est utile pour un salon familial.
Les versions Meta de la gamme ajoutent un élément important dans l’acoustique du tweeter. Il s'agit d'une matrice d’absorption en métamatériau, placée derrière le dôme. Cette matrice dissipe beaucoup d’ondes arrière. L’écoute devient plus claire. On élimine les résonances qui colorent le son. Cela réduit le bruit des aigus. On ressent un « noir de fond » plus large et plus de liberté pour les détails. Sur les cymbales d’un trio jazz, le son devient plus fin. Sur une voix, le S est plus doux. La dentale est plus précise et l’articulation est claire même à bas volume.
Quatre woofers en force opposée : l’assise sans bourdonnement
L’autre moitié de la magie Blade se joue dans le grave. KEF choisit quatre woofers montés dos à dos dans le coffret, deux de chaque côté, qui travaillent en opposition de phase mécanique. Quand un couple pousse, l’autre tire. La force réactive qui voudrait faire vibrer la caisse est neutralisée. À l’oreille, cela donne un son grave, rapide et clair. Il y a moins de « bruit structurel » dans le meuble ou le sol. Dans nos immeubles, les planchers légers et la proximité des voisins sont des réalités. Cette absence de vibrations inutiles est un vrai avantage. On apprécie un son grave qui sait bien jouer une contrebasse. Il frappe juste sur un kick de batterie et donne la pression nécessaire à un orgue, sans devenir un grondement.
Cette approche permet aussi de descendre dans l’infra sans diluer le médium. Beaucoup de colonnes spectaculaires creusent un sourire en V pour donner l’illusion de l’ampleur. La Blade, elle, sépare mécaniquement la poussée du grave de la parole du médium. L’équilibre tonal reste droit. La musique garde de la chair, pas un simple contour.
Coffret monocoque : inertie, absence de bords, dispersion maîtrisée
Le coffret d’une Blade n’est pas une boîte à panneaux, c’est une coque. Cette forme organique, qui évoque un pli de métal tendu, n’a rien d’un caprice de designer. Elle élimine des arêtes vives, réduit les diffractions, et encaisse sans broncher l’énergie injectée par les woofers. L’inertie augmente, les résonances de parois reculent, les ondes stationnaires internes se disciplinent. Le gain s’entend au premier souffle : moins de « son de boîte », plus d’image. Le piano cesse de devenir grand quand il joue fort et petit quand il se tait. La taille de la scène ne « pompe » pas avec le volume.
Cette coque accepte aussi des finitions somptueuses. Au-delà de l'apparence, le perçage précis aide à la stabilité. La rigidité des cloisons internes est également importante. Enfin, la segmentation des cavités contribue à la stabilité tonale à tous les niveaux. Le silence mécanique du coffret devient un silence acoustique. On entend mieux ce pour quoi on a payé : la prise de son.
Filtrage, délais, phase : l’art de s’effacer
Une source apparente unique n’existe pas sans un filtre d’exception. C’est lui qui décide qui parle quand, et avec combien de retard. KEF ajuste la fréquence de connexion entre l’Uni-Q et les woofers. Cela permet à l’énergie, la directivité et la phase de s’harmoniser. À l’écoute, on ne « détecte » pas le point de croisement. Le bas médium est plein. Le haut grave a de l’énergie. La voix garde la même taille en passant le relais. La contrebasse n’a qu’un seul endroit pour sonner. La scène conserve une bordure nette, une solidité dans la zone 200–600 Hz qui conditionne la crédibilité des corps.
La mise en phase fine abaisse aussi la fatigue. Une enceinte qui perd sa phase fait travailler votre cerveau pour rétablir l’image. Une Blade s’aligne mieux, et votre oreille se détend. On se permet des sessions longues à un niveau modéré en hiver. On reste au chaud pendant des heures, sans perdre notre attention.
Connectique, bi-amplification et compatibilité : la liberté sans folklore
La Blade accepte le bi-câblage ou la bi-amplification. Les borniers sont massifs, acceptent bananes ou fourches, et ne vous forcent pas à des contorsions. Dans la pratique, un bon amplificateur stéréo à forte réserve de courant suffit pour réveiller le potentiel. Les fans de double amplification aimeront l'idée de donner l'Uni-Q à un bloc raffiné et silencieux. Ils préfèreront aussi que les woofers soient connectés à une électronique puissante. Pour un usage domestique, la voie la plus simple reste un intégré musclé et stable sous 4 ohms. Les blocs séparés seront pertinents dans une salle dédiée ou si l’on veut explorer la limite haute de la dynamique en pièce de grande taille.
La compatibilité ne pose pas de casse-tête. Les Blade s’intègrent dans une chaîne moderne avec streamer/DAC, platine vinyle et télé. L'essentiel se joue avant tout : avoir une source propre, un DAC avec peu de jitter et une horloge stable. Cela nourrit l'Uni-Q. Il faut aussi un étage de puissance rapide et solide pour gérer les woofers opposés.
La signature Blade en situation : du condo au salon ouvert
Plusieurs aiment les pièces ouvertes : cuisine, salle à manger, salon alignés, plancher bois franc et grandes fenêtres. Ce décor, magnifique à vivre, impose des défis acoustiques. La Blade a trois avantages objectifs dans ces contextes. Son Uni-Q contrôle la dispersion et évite de gicler une énergie sauvage vers les murs latéraux. Son coffret monocoque limite la re-radiation. Son module grave à force opposée réduit la transmission vibratoire au plancher et au meuble. En clair, vous entendez plus de musique et moins de pièce.
Le placement demande du soin mais pas de magie. On commence par placer les enceintes à 2 ou 3 mètres du mur. On laisse 60 à 90 cm du mur arrière pour le grave. On incline légèrement les enceintes vers l'auditeur pour stabiliser le son. On écoute à un volume de conversation pour vérifier la clarté des médiums et aigus. Ensuite, on augmente un peu le volume pour tester le grave et la scène sonore. Dans la plupart des salons, un léger ajustement du toe-in et un bon espace derrière suffisent. Cela permet d'obtenir une image large et un bon son grave.
Blade One Meta ou Blade Two Meta : quelle taille pour quelle pièce
Les deux modèles partagent la même philosophie. La Blade One Meta est la grande, avec davantage de volume interne et de surface de membrane. Elle descend plus bas et tient mieux les niveaux élevés dans de grands espaces. La Blade Two Meta est plus petite et plus facile à placer. Elle garde l'essentiel de la scène et le son clair. Pour une pièce de 18 à 30 m², la Two Meta s'intègre souvent mieux. Si la pièce est plus grande ou si vous voulez un son puissant, la One Meta est meilleure. Dans tous les cas, les deux modèles offrent une bonne perception de la source. La clarté de la scène et la propreté des basses sont les points forts des deux.
L’écoute au quotidien : micro-dynamique, « noir de fond » et naturel des timbres
L’argument technique n’a de sens que s’il se transforme en plaisir d’écoute. La Blade excelle là où l’oreille est la plus exigeante : la micro-dynamique. Les petites variations d’intensité deviennent intelligibles, même à bas volume. Les sons d'une voix, le frottement d'un balai sur une caisse claire, la fin d'une réverbération, tout a du sens. Ce « noir de fond » élargi ne vient pas d'un miracle. Il résulte de plusieurs choix. Un tweeter bien amorti, un coffret silencieux, des woofers sans énergie parasite, et un filtre qui préserve les micro-contrastes.
Les timbres profitent de cette base saine. Un piano gagne en corps sans perdre l’attaque du marteau. Une trompette garde sa brillance sans vous siffler les oreilles. Une guitare acoustique prend une rondeur de bois, pas un halo artificiel. Ce naturel vient d'une scène stable et d'un médium concentré autour de l'Uni-Q.
Synergie avec le reste de la maison KEF
La Blade est une enceinte statement, mais elle s’intègre parfaitement dans un écosystème KEF. Dans un salon principal, on imagine un couple Blade avec un amplificateur haut de gamme et un streamer réseau. Dans la cuisine ou au bureau, une paire de LSX II a un style clair et élégant. Elle s'adapte bien quand on passe d'une pièce à l'autre. Dans une salle télé, des modèles R Series font le pont esthétique et sonore avec la Blade du salon. Cette continuité de signature n’est pas un hasard. La logique source unique irrigue la gamme. Passer d’un Uni-Q à un autre n’impose pas de réapprendre à écouter. La famille se parle.
Les caissons compacts de la marque, comme les KC ou Kube, peuvent ajouter une octave pour le cinéma. Mais la Blade n’a pas besoin de renfort pour faire de la musique. Si vous voulez vraiment installer un sub, choisissez un raccordement à pente douce. Assurez-vous que le niveau de sub ne crée pas de double centre. L’enjeu reste le même : garder l’illusion d’une source unique.
Dans la vraie vie : voisins, hiver et longues séances
Nos hivers sont longs. On écoute longtemps. Une enceinte qui crie fatigue. La Blade ne crie pas. Elle tient sa scène à bas volume, ce qui permet de respecter les voisins et la famille en soirée sans perdre de substance. C’est une qualité rare. Les coûts cachés d’un système sont aussi pratiques : un meuble qui vibre, des objets qui frémissent, des plaintes de copropriété. La force opposée des woofers évite une partie de ces ennuis. L’enceinte transmet peu au sol. L’énergie reste dans l’air, là où elle doit être.
Enfin, la Blade ne demande pas de vaudou. Un bon courant, des câbles sérieux mais non ésotériques, un placement soigné et une source propre. Vous passez plus de temps à découvrir des disques qu’à chasser des sifflements.
En résumé
La KEF Blade ne cherche pas à être la plus bruyante ni la plus démonstrative au premier quart d’heure. Elle cherche à être la plus juste, la plus continue, la plus logique pour l’oreille. Son idée est simple : tout doit sembler venir d'un seul point. Cela crée une scène calme. L'image est solide, avec des couleurs naturelles. Le son est clair et ne triche pas. Dans une maison, elle devient rapidement le centre d'un rituel quotidien. On s'assoit, on respire, on met de la musique, et on oublie l'enceinte. C’est exactement ce que promet une référence.

De combien d’espace ai-je besoin autour d’une Blade pour qu’elle s’exprime?
L’enceinte respire mieux avec du dégagement. En pratique, viser soixante à quatre-vingt-dix centimètres du mur arrière permet au grave d’atteindre sa propreté sans alourdir le bas médium. Un demi-mètre sur les côtés aide à éviter les premières réflexions latérales trop proches. Si votre salon est serré, jouez le toe-in pour contrôler la dispersion vers les murs; la directivité régulière de l’Uni-Q vous y aidera.
Blade One Meta ou Blade Two Meta : laquelle choisir pour mon salon?
La Blade Two Meta s’intègre plus facilement dans des pièces de 18 à 30 m² et offre déjà une ampleur remarquable. La Blade One Meta montre son avantage dans les volumes plus généreux ou si vous aimez les niveaux réalistes sur les grands orchestres et l’électro appuyée. L’ADN sonore reste le même; la différence se mesure en amplitude d’infra-grave et en marge dynamique.
Que faut-il comme amplification pour les alimenter correctement?
La priorité n’est pas tant la puissance affichée que la capacité en courant et la stabilité. Un intégré haut de gamme bien alimenté fera l’affaire, un duo préampli-ampli offrira une marge supplémentaire. La bi-amplification est une route possible si vous disposez de deux blocs adaptés; elle peut apporter du contrôle dans le grave tout en gardant la finesse sur l’Uni-Q, mais elle n’est pas une condition pour obtenir un excellent résultat.
Dois-je ajouter un caisson de basses pour la musique?
Non pour la plupart des usages. Les Blade sont conçues pour fournir une extension grave crédible et maîtrisée. Ajouter un sub n’a de sens que si l’on cherche une assise cinéma à très bas registre ou si la pièce absorbe fortement l’infra. Dans ce cas, on privilégie un raccordement bas, une pente douce et un placement qui respecte l’illusion de source unique.
Comment se comporte la Blade à bas volume, le soir?
C’est là qu’elle brille. La cohérence temporelle de l’Uni-Q et la stabilité mécanique du coffret maintiennent la lisibilité du message à faible niveau. Les voix restent articulées, les plans sonores tiennent, et l’on n’a pas besoin de compenser en remontant l’aigu. Cette qualité est précieuse en condo ou quand la famille dort.
Les finitions luxueuses ont-elles une incidence sonore?
Non. Les finitions sont un plaisir visuel et tactile, mais la performance repose sur la géométrie du coffret, la qualité des transducteurs et l’accord du filtre. Choisissez la teinte qui vous émeut; l’enceinte jouera de la même façon.
Comment optimiser le placement dans une pièce ouverte?
Commencez par un triangle d’écoute généreux, deux à trois mètres entre enceintes et un recul équivalent. Éloignez les colonnes des surfaces vitrées si possible; sinon, ajoutez de la matière douce entre les enceintes et la zone d’écoute, un tapis par exemple, pour casser les premières réflexions. Ajustez ensuite l’orientation pour que le centre vocal se verrouille sur votre position principale.
La Blade est-elle « difficile » à alimenter pour un ampli à tubes?
Un tube bien conçu et généreux en courant peut offrir une magie de timbre séduisante sur l’Uni-Q, mais la tenue du grave réclame souvent une topologie à état solide. Si vous aimez les tubes, envisagez une solution hybride avec un caisson très bas recoupé en cinéma, ou choisissez un push-pull robuste. Pour la clarté, la fermeté du bas et la polyvalence domestique, un bon transistor reste le choix sûr.
Combien de temps faut-il pour que l’enceinte atteigne son plein potentiel?
Comme tous les transducteurs sérieux, la Blade gagne en aisance au fil des dizaines d’heures. Les suspensions s’assouplissent, l’Uni-Q s’ouvre, le grave se détend. Ce « rodage » n’est pas une transformation de personnalité, mais un polissage des micro-détails et de la fluidité. Écoutez simplement de la musique; le temps fait le reste.
La Blade convient-elle à une utilisation cinéma maison?
Absolument. Sa scène stable, sa clarté de dialogue et sa dynamique contrôlée font merveille. Si vous souhaitez aller plus loin, un caisson discret peut compléter la très basse octave et une voie centrale de la série cohérente KEF assurera une continuité de timbre. Mais déjà en stéréo, la Blade donne une ampleur et une intelligibilité qui surpassent bien des systèmes multicanaux approximatifs.

Uni-Q
L’Uni-Q est un haut-parleur coaxial où le tweeter s’installe au centre du cône médium pour rayonner depuis le même point. L’impact est immédiat sur l’image. La voix ne saute pas de l’un à l’autre selon la fréquence; elle reste centrée et à taille constante. Les transitoires gagnent en précision, et la scène se stabilise pour plusieurs auditeurs dans la zone d’écoute. Les bonnes pratiques consistent à placer les enceintes à hauteur d’oreille approximative de l’axe Uni-Q et à orienter légèrement vers la position principale pour verrouiller le centre, sans excès si la pièce est vive.
Single Apparent Source
Ce principe vise à faire croire à l’oreille que toute la bande passante provient d’un seul point. En alignant soigneusement la phase, la directivité et la position des registres, on simplifie le travail du cerveau. L’impact est une fatigue réduite et une localisation plus naturelle des instruments. Les bonnes pratiques consistent à éviter les placements qui recréent deux centres fantômes, par exemple un sub mal raccordé ou une forte réflexion latérale trop proche.
Metamaterial Absorption Technology (MAT)
La MAT est une structure acoustique complexe installée derrière le tweeter pour absorber l’onde arrière sur une large bande. En tuant ces retours indésirables, on réduit les résonances et on abaisse le bruit propre de l’aigu. L’impact audible est une propreté accrue, des cymbales plus fines et des sifflantes qui cessent de cingler. Pour en tirer le meilleur, il suffit de soigner l’axe d’écoute; la technologie travaille de l’intérieur et ne demande aucun réglage.
Force opposée des woofers
Deux haut-parleurs montés dos à dos transmettent leurs forces au coffret dans des sens opposés. Les vibrations se neutralisent, le meuble ne chante pas, et l’énergie reste dans l’air. L’impact est un grave ferme qui tient à niveau et un médium qui n’est pas pollué par la caisse. Les bonnes pratiques demandent d’éviter les meubles creux qui résonnent et de donner un peu d’air au dos de l’enceinte pour que la charge respire.
Coffret monocoque
Une coque rigide et continue remplace l’empilement de panneaux. Moins d’arêtes, moins de diffractions, plus d’inertie. L’impact est une scène plus stable et un timbre moins « boisé ». Les bonnes pratiques consistent à placer l’enceinte sur un sol stable, à vérifier l’assise des pointes et à éviter les nivelettes molles qui dérobent l’énergie.
Filtrage de raccord
Le filtre décide où et comment l’Uni-Q passe le relais aux woofers. Quand il est bien conçu, on ne perçoit pas la couture. L’impact se mesure au naturel des voix et à l’absence d’effet « deux enceintes en une ». Les bonnes pratiques sont simples : éviter les égalisations violentes qui perturbent l’alignement, et rester cohérent dans la chaîne amont pour conserver l’intégrité du signal temporel.
Directivité contrôlée
La manière dont l’enceinte rayonne hors axe détermine ce que vous entendez après les premières réflexions. Quand la directivité est régulière, le champ diffus ressemble au champ direct, et l’oreille s’y retrouve. L’impact est une constance de timbre quand on bouge, et une meilleure écoute partagée. Les bonnes pratiques consistent à apprivoiser la pièce plutôt qu’à la combattre : un tapis, quelques rideaux, un placement qui réduit la première réflexion latérale suffisent souvent.
Réponse impulsionnelle
C’est la manière dont l’enceinte réagit à une variation très brève. Une bonne réponse impulsionnelle conserve l’attaque et l’extinction des notes sans bavure. L’impact à l’écoute est une sensation de rythme, de « PRaT », et la capacité d’entendre le grain d’un instrument. Les bonnes pratiques se résument à une alimentation saine et des câbles de liaison fiables qui ne reproduisent pas des boucles de masse.
Group delay
Le délai de groupe décrit la variation du temps de propagation selon la fréquence. Quand il se tord, l’attaque devient floue et l’espace se brouille. Quand il est lissé, on retrouve de la lisibilité et une assise convaincante. Les bonnes pratiques sont d’ordre systémique : conserver une phase respectée dans toute la chaîne, ne pas empiler des DSP qui se contredisent et travailler le placement plutôt que d’exagérer les corrections.
Bi-amplification
Alimenter séparément l’Uni-Q et les woofers peut apporter du contrôle et une réduction des intermodulations dans l’amplification. L’impact peut se manifester par un grave plus sec et un médium qui respire. Les bonnes pratiques nécessitent des amplis au gain identique ou un préampli qui gère deux sorties avec précision, sinon on gagne en tension et on perd la cohérence, ce qui va contre l’idée de source unique.
SBIR et placement
Les annulations liées aux réflexions proches du mur arrière (SBIR) creusent des trous à certaines fréquences. S’en éloigner de quelques dizaines de centimètres change souvent plus de choses que n’importe quel câble. L’impact est un bas médium qui cesse de gonfler et une contrebasse qui retrouve ses notes. Les bonnes pratiques consistent à tester trois distances du mur, puis à choisir le meilleur compromis entre assise et lisibilité.
Impédance minimale et stabilité d’ampli
Une enceinte exempte d’ondulations d’impédance sévères se pilote plus facilement. L’impact concret est un grave qui ne s’effondre pas quand la musique demande du courant, et un médium qui ne crispe pas. Les bonnes pratiques : choisir un ampli annoncé stable sous 4 ohms, éviter les montages ésotériques et privilégier la qualité de l’alimentation.
Sensibilité et marge dynamique
La sensibilité indique le niveau obtenu pour une puissance donnée; la marge dynamique mesure la réserve avant la compression audible. L’impact est la capacité à passer du chuchotement à la rafale sans s’écraser. Les bonnes pratiques consistent à calibrer le volume d’écoute moyen en laissant de l’espace pour les crêtes, plutôt que de forcer l’ampli à rester en zone rouge.
Rodage
Les suspensions et colles d’un haut-parleur gagnent en souplesse avec les heures. L’impact est une disparition de petites raideurs dans le médium et un grave qui se détend. Les bonnes pratiques : écouter normalement, varier les styles, et éviter les sur-excursions lors des premières heures.
Toe-in
Orienter l’enceinte vers l’auditeur verrouille le centre et affine l’étagement des plans. Trop de toe-in resserre, pas assez floute. L’impact est instantané sur la solidité de la voix. Les bonnes pratiques : démarrer à un léger angle vers la position d’écoute, ajuster par demi-centimètre au pied jusqu’à ce que le centre « se tende ».
Au final...
La KEF Blade ne collectionne pas les technologies pour impressionner, elle les organise pour disparaître derrière la musique. La source apparente unique, l’Uni-Q affûté, la MAT qui assainit l’aigu, le grave en force opposée et le coffret monocoque ne sont pas des mots, mais des moyens au service d’un résultat : une scène qui tient, des timbres qui respirent, un grave ferme qui n’envahit pas, une fatigue qui s’efface. Dans la réalité d’un foyer québécois, avec ses pièces ouvertes, ses planchers parfois légers et ses longues soirées d’hiver, cette cohérence change la relation à l’écoute. On n’ajuste plus sans cesse; on écoute. La Blade One Meta fait vibrer les grands espaces; la Blade Two Meta s’invite plus aisément dans les salons courants; toutes deux gardent cette élégance sonore qui fait oublier l’objet. Si vous cherchez une enceinte de référence qui s’intègre dans une vie moderne, qui honore autant un trio jazz qu’une symphonie et qui reste vraie à bas volume, la Blade mérite sa réputation. Elle n’impose pas une vision spectaculaire de la hi-fi; elle impose l’évidence du son juste.
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Christian Lafleur | Chroniqueur spécialiste Audio/Vidéo
« Passionné de musique et de haute-fidélité depuis plus de 20 ans, j’ai accompagné de nombreux mélomanes dans le choix de leurs systèmes audio. Avant de me joindre à l’équipe de Laliberté Électronique en juin 2025, j’ai occupé les fonctions de concepteur-rédacteur et chroniqueur en audio/vidéo de 1990 à 2002, puis de conseiller haute-fidélité et directeur des ventes & marketing chez Audiolight de 2002 à 2025. Aujourd’hui, à travers mes blogues, je mets à profit mon expérience et ma passion pour partager mes découvertes, conseiller et inspirer tous ceux qui souhaitent vivre une expérience d’écoute unique. »
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